Regards de Femmes a été la partenaire de la société civile lors du séminaire organisé par l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie et ONU FEMMES à Niamey, du 10 au 12 novembre pour la participation active des femmes parlementaires nigériennes dans la vie politique.
Ce séminaire, ouvert par le Président de l’Assemblée Nationale, s’adressait aux 50 députées nigériennes élues en début d’année.
Il s’est inscrit dans le prolongement de l’atelier technique organisé en décembre 2020 par la Francophonie, en partenariat avec ONU Femmes, la Commission électorale nationale indépendante du Niger et Regards de femmes, à destination des femmes candidates aux élections législatives. Le Niger venait d’adopter une loi imposant un quota d’au moins 25% de femmes dans les listes proposées au vote des électeurs et électrices.
Alors qu’il n’y avait que 17% de femmes dans l’Assemblée sortante, l’adoption de la loi sur les quotas a entraîné l’élection de plus de 30% de femmes, masse critique nécessaire pour pouvoir agir efficacement.
Un député Belge, une députée Camerounaise et une députée Sénégalaise, membres de l’Association Parlementaire de la Francophones, ont mis l’accent sur les mécanismes et procédures parlementaires. Notamment sur la prise en compte de l’égalité femmes-hommes par des exercices pratiques et simulations.
Michèle Vianès est intervenue sur deux thématiques. D’abord sur l’égalité femmes-hommes et le leadership politique des femmes, enjeux et défis. Puis sur la gestion du stress et du temps.
En raison des pesanteurs socio-culturelles au Niger, le concept d’égalité femmes-hommes est étranger aux revendications de la population. Les députées ont également mis l’accent sur le poids de l’islam. Elles sont souvent considérées comme des femmes à la recherche d’aventures extra-conjugales et elles subissent opprobres et attaques violentes, y compris au sein de leur famille. Une femme ne peut pas être candidate aux élections sans l’accord de son mari !
Les questions de terrorisme et d’insécurité, l’extrême pauvreté, avec un salaire minimum bien inférieur au coût du panier alimentaire, les obstacles à l’accès des filles à l’école, notamment dus à l’absence de déclaration des naissances, les mariages et grossesses précoces sont dans l’agenda quotidien des députées nigériennes.
Les échanges, très riches et concrets, lors du séminaire, ont permis de dégager des pistes précises d’actions.
Les députées se sont rassemblées en un réseau de femmes parlementaires de tous les partis politiques, créant ainsi une dynamique positive.
Nous nous sommes donné rendez-vous l’an prochain pour poursuivre ces échanges fructueux pour toutes les personnes qui ont participé au séminaire.