Une délégation de 4 responsables de Regards de femmes, Cathy Bonnard, Christiane Large, Brigitte Polonovski et Michèle Vianès ont participé du 10 au 17 mars à l’ONU New-York à la 68ème Commission de la Condition des Femmes (CCF/CSW68).

Le thème cette année « Accélérer la réalisation de l’égalité femmes-hommes en réduisant la pauvreté des femmes et des filles ».
 
Dans tous les pays du monde la pauvreté a un visage féminin. 
 
Face aux « reculs effrayants » (Reem Alsalem, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes) récemment enregistrés en matière de droits des femmes, des facteurs explicatifs ont été avancés : regain du patriarcat, technologies biaisées en faveur des hommes, inégalités persistantes, violence dans les conflits.

Dans le contexte d’extrême violence sexuelle commise contre les femmes par des groupes terroristes, dans des états totalitaires ou en zone de conflit, la plupart des interventions commençaient par leur dénonciation. 
 
Mais toutes les femmes ne bénéficiaient pas de la même solidarité. L’’universalité des droits des femmes était souvent oubliée, au profit d’un agenda politique.

Lors de son discours d’ouverture, le Secrétaire général Antonio Guterres a commencé par Gaza, suivi par différentes zones de conflit où il appelait à la paix « en cette période de Ramadan moment de compassion, de réflexion et de compréhension»

Il a ensuite cité le rapport de la Rapporteuse Spéciale de l’ONU sur les violences envers les femmes dans les zones de conflit, Pramila Patten, sur les exactions en Israël qui fait état « de preuves crédibles de viols, de tortures à caractère sexuel et de traitements cruels commis contre des femmes et des jeunes filles par le Hamas pendant et après les attaques du 7 octobre » et « des motifs raisonnables de croire que de telles violences pourraient toujours être perpétrées contre les personnes encore en captivité ».

Les Iraniennes et les Ukrainiennes n’ont pas été mentionnées.

Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU femmes, avait missionné un directeur adjoint pour faire le discours d’ouverture de la CSW68. Elle avait choisi de participer à un évènement de l’OCI.

La France par la voix de notre ministre Aurore Bergé, a rompu le silence international en dénonçant les attaques terroristes du 7 octobre.

La France a co-organisé un évènement avec l’association We are NOT Weapons of War où nous avons entendu des témoignages poignants, notamment de survivantes de différents pays.
 
Lors de la déclaration officielle de la France, la ministre a lancé « un message d’espoir mais aussi un cri d’indignation. Je veux vous parler du corps des femmes, ce corps qui fait encore l’objet de toutes les dominations, de toutes les violences. Ce corps qui doit être libre, libéré de tout asservissement. Mon message d’espoir est simple : en inscrivant l’avortement dans notre Constitution, la France est la première Nation au monde, et pour l’instant la seule, à avoir consacré notre liberté la plus fondamentale, celle de pouvoir disposer de nos corps.

Face aux regroupements des pays ayant un agenda hostile aux droits des femmes, la France propose des coalitions-pays, thématiques, pour faire avancer les droits universels des femmes.
Voici le lien de la déclaration d’Aurore Bergé.

Une importante délégation parlementaire conduite par Guillaume Gouffier-Valente a été présente les 3 premiers jours et a participé aux évènements des États et des ONG. Les députées Marie-Noëlle Battistel, Julie Delpech, Sandrine Josso, Fatiha Keloua Hachi et Sarah Tanzilli étaient présentes à ceux de Regards de Femmes. 
 
Quant à Mathilde Panot et les parlementaires LFI, elles ont participé à un rassemblement à New-York pour Gaza.
 
Regards de femmes a organisé 2 évènements consacrés à la réduction de la pauvreté des femmes. Nous vous avions envoyé les flyers avant notre départ.

Le premier à la Représentation permanente de la Francophonie « Les élues au service des politiques publiques de réduction de la pauvreté », le second dans un lieu attribué par les services de la CSW « Lutter contre la pauvreté des femmes : Préalables institutionnels et actions. » 
 
Des associations de 21 pays y ont participé aux côtés de parlementaires Belges, Françaises, Ivoiriennes, Québécoises, de membres du CESE CI, de responsables de missions auprès de l’ONU New York, d’entités internationales (Onu Femmes et FNUAP).
 
Je vous enverrai des informations plus précises sur ces 2 évènements, je remercie tous les panélistes, par ordre de prise de parole. Pour le premier Chantal Soucy, députée du Québec et présidente du réseau Femmes de l’APF, Soukaina Bouraoui, Directrice exécutive du CAWTA, Julie Delpech, Députée de la Sarthe, Gwendoline Coipeaul de femmes Solidaires, Marguerite Yoli Bi Koné de Wanep Côte d’Ivoire, Marlène Schiappa, ancienne ministre,

Pour le Second, SE Ifigenia Kontoleontos, Représentante permanente de l’OIF auprès des Nations Unies, Diarra Dime-Labille, Cheffe des pôles juridiques et droits de l’Homme à la Mission Française auprès des Nations-Unies, Marguerite Yoli Bi Kone pour le GOFEHF de Côte d’Ivoire, Madenn Moan, lycéenne, Françoise Morvan, Ligue du Droit International des femmes, Matthias Savignac, Président du groupe MGEN et du réseau Éducation et Solidarité et Reem Alsalem, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les violences envers les femmes.

Dès que nous aurons reçu toutes les interventions, nous les publierons sur notre site et vous en informerons. En attendant voici quelques photos.

Je suis intervenue à l’évènement du Réseau Francophone pour l’égalité Femmes-hommes (RF-EFH) , présidée par la coordinatrice, Ndioro Ndiaye et au Side-Event de la Côte d’Ivoire.

Le petit déjeuner organisé par la ministre des Droits des femmes et l’Ambassadeur de France, à la Mission Française, est un évènement important pendant la CSW. 
 
Chaque association a 2 minutes pour se présenter. Aurore Bergé, en réponse aux associations a réaffirmé la politique abolitionniste de la France sur la prostitution et l’aide aux personnes en situation de prostitution qui souhaitent en sortir. Elle a affirmé que la maternité de substitution (GPA) est une exploitation sexuelle du corps des femmes et qu’à ce titre elle s’y oppose fermement. 
 
Pour Regards de femmes, j’ai rappelé que nous sommes une association féministe, laïque, universaliste et abolitionniste et j’ai présenté brièvement nos évènements qui s’inscrivent dans la Recommandation Générale 40 de la CEDAW qui vient d’être adoptée. Elle porte sur la représentation égale et inclusive des femmes dans les systèmes de prise de décision.
 
Nous aurons l’occasion d’organiser des évènements avec Nicole Ameline, l’une des actrices essentielles de cette recommandation.

C’est un très bref résumé de nos principales actions. Lors de l’AG de Regards de femmes, vendredi 5 avril, nous consacrerons un temps à la description de la CSW, à la vigilance et aux actions à poursuivre.