1. Le principe de parité

L’espèce humaine revêt deux formes qui ne sont ni assimilables, ni réductibles l’une à l’autre. Tout individu est femme ou homme biologiquement. Ce qui distingue les sexes n’a pas à se traduire en inégalité politique, sociale, culturelle. 

Pendant des siècles, les dissemblances sexuées se sont traduites par des rapports hiérarchiques contraires à l’égalité en droit des individus. La domination du masculin sur le féminin s’est traduite, entre autres, par l’exclusion des femmes de la fonction de délibération au nom d’autrui et pour les autres, donc de la politique et de la représentation de l’universel. 

La notion de parité rompt avec ce déni de droit. Ce n’est pas une forme de traitement préférentiel, de discrimination positive, c’est le moyen de rendre effectif l’universalité du suffrage. L’appartenance d’un individu à l’un ou l’autre sexe est juridiquement établi et inscrit dans l’état-civil. Les femmes ne sont pas une catégorie mais une des deux formes que revêt l’être humain.

La parité déconstruit l’attribution traditionnelle de la sphère publique à l’homme et de la sphère privée à la femme, Elle permet aux hommes comme aux femmes de sortir des rôles attendus. Elle leur ouvre ainsi un espace de liberté et de réalisation individuelles en fonction d’aptitudes et goûts personnels et non de représentations sociales qui peuvent être aliénantes ou sclérosantes. 

La présence accrue des femmes dans les assemblées élues affiche les deux formes sexuées de l’humanité, sans redéfinir les termes de la représentation en tant que mandat universel. Chaque élu·e, quel que soit son sexe, représente la nation toute entière, et non un groupe social particulier. Il s’agit d’un perfectionnement de la représentation démocratique. Les femmes aussi peuvent représenter l’universel et gérer la cité.

Les partisans de la parité récusent tout essentialisme, inscrivent cette revendication dans l’histoire et la posent comme une étape, une stratégie dont l’objectif est de sortir de la domination masculine, de déconstruire les stéréotypes.

Cet apport est nécessaire. Toutes les études prouvent que l’évolution du droit des femmes est un moteur du développement économique, social, culturel et politique. 

  1. Pourquoi la parité ?

La présence de femmes élues contribue à modifier les représentations des rôles sociaux sexués dans toute la société. C’est un levier important pour sortir de l’inégale répartition des temps sociaux. La conciliation vie familiale, vie professionnelle, vie sociale ne doit pas reposer uniquement sur les femmes.

La parité est un moyen de parvenir à l’adoption de politiques publiques favorables à l’égalité des sexes en adoptant des mesures spécifiques pour prévenir et compenser les inégalités et les discriminations.

Au niveau local et national, il convient d’appliquer, de manière intégrée et transversale, l’objectif d’égalité à toutes les politiques publiques :  

  • Développer des services publics disponibles et de qualité contribue à une meilleure articulation des temps de vie pour les hommes comme pour les femmes, notamment, en renforçant les services d’accueil des personnes dépendantes (enfants, personnes âgées, etc.).
  • Conditionner l’accès aux marchés publics au respect de l’égalité professionnelle dans l’entreprise. 
  • Intégrer la dimension de l’égalité à toutes les étapes (préparation, décision, mise en œuvre et évaluation) lors de la mise en place d’actions et de l’affectation des moyens. La vérification de l’impact des décisions sur les femmes exige outils et indicateurs efficaces pour le suivi et l’évaluation au regard de l’objectif de parité. Par exemple le dossier de demande de financement des associations sportives ou culturelles doit fournir des statistiques sexués sur les bénéficiaires de l’action.
  • Former les agents de la collectivité et les élus à l’égalité.