ABIDJAN, 15-19 AVRIL 2019
Regards de Femmes a été sollicitée par ses partenaires ivoiriennes, réunies dans le Groupement des organisations féminines pour l’égalité hommes-femmes (GOFEHF), faitière des associations de droits des femmes de Côte d’Ivoire pour développer ensemble dans leur pays le programme réalisé en France pour inciter les femmes à être candidates aux élections « Femmes et élues pourquoi pas vous ? ».
Pour préparer les futures élections législatives en Côte d’Ivoire de 2020, la présidente du GOFEFH, Rachel Gogoua a demandé notre intervention pour organiser à Abidjan un séminaire de formation de formatrices qui rayonneront dans les différentes régions du pays afin d’inciter les femmes à être candidates et les préparer à présenter leur candidature.
Aujourd’hui en Côte d’Ivoire il n’y a que 11,37 % de femmes députées. Au niveau des candidatures seulement 166 femmes étaient candidates sur 1 336 candidatures (12.43%).
Pour obtenir une présence plus équilibrée des femmes à l’Assemblée Nationale, il est indispensable de renforcer la participation des femmes à la vie politique.
Le séminaire a eu lieu à Abidjan du 15 au 20 mars 2019. Il a été ouvert par la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant de Côte d’Ivoire, Madame BAKAYAKO LY RAMAKO, en présence du Ministre de l’Intérieur et de la sécurité, de la représentante de la Première dame et de parlementaires Ivoiriens. L’Ambassade de France était représentée par le Conseiller en charge du service de coopération et d’action culturelle.
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A l’ouverture du colloque, Michèle Vianès a rappelé que le caractère démocratique d’une société politique se fonde sur l’indistinction des droits entre hommes et femmes. La gouvernance démocratique ne peut se réaliser sans la participation des femmes au niveau des instances politiques élues.
Mais la parité pose problème à celles et ceux qui refusent la présence des femmes dans la gestion de la cité et leur capacité de représenter l’universel, femmes et hommes.
Pour inciter les femmes à être candidates il est indispensable de lever les barrières à leur engagement dans les fonctions électives et les assurer de leur légitimité à représenter leurs compatriotes. Il conviendra donc de développer leur confiance en elles et leur assertivité, de leur apporter les informations utiles pour qu’elles s’approprient les savoir-être et savoir-faire nécessaires à l’exercice de leur futur mandat
Cathy Bonnard, consultante, spécialiste de la formation au leadership des femmes, Pascale Crozon, députée de 2007 à 2017, élue municipale et ancienne conseillère régionale, Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes, élue municipale et vice-présidente de l’association des conseillères et conseillers municipaux du Rhône, en charge de la formation des élues de 2001 à 2014, ainsi que Marguerite Yoli-Bi Kone, commissaire centrale à la commission électorale de Côte-d’Ivoire, facilitatrice accréditée BRIDGE ont animé les formations.
Cette action a été soutenue par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire, ce partenariat s’inscrivant dans le cadre de la diplomatie féministe de la France, par le réseau des femmes de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie et par l’Organisation Internationale de la Francophonie
Le séminaire a réuni 20 stagiaires, 18 responsables des associations membres du GOFEHF, dont 2 hommes et deux membres du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant.
Tous et toutes ont énormément apprécié la formation dispensée. Dans les fiches d’évaluation comme lors du dernier tour de table oral au cours duquel était demandé ce que le séminaire leur avait apporté, le pitch venait en premier. Savoir se présenter ou présenter son point de vue en 1 minute a été réalisé par toutes et tous, à leur grande fierté. Gagner en assurance, maitriser les codes de l’animation participative d’une réunion ou de la stratégie des alliés ont été les autres points positifs relevés par les stagiaires.
Elles et ils ont mis en pratique les acquis lors de l’évaluation interactive. Il leur était demandé par groupe de 2 de prévoir le plan détaillé de la formation qu’ils auront à transmettre. Ils avaient 1h30 pour le rédiger, 15 minutes pour le présenter suivi de 5 minutes d’évaluation par les stagiaires et animatrices.
Résultats impressionnants des 9 groupes. Si certains binômes ont réalisé des powerpoint et ont prévu de s’adresser à des femmes en milieu urbain, à des étudiantes ou à des jeunes filles, d’autres se sont mis dans les conditions de formation en zone rurale, sans micro, ni ordinateur.
Ce fut une très belle expérience, dynamique et chaleureuse qui restera dans les mémoires des stagiaires et des intervenantes.
Bien évidemment la question de la déclaration des naissances, indispensable pour être électrice et éligible, a été soulevée.
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