ONU Genève, 11 novembre 2024
Le colloque « Parité, état civil et recommandation générale 40 de la CEDEF : leviers transformateurs des politiques publiques », a été un immense succès, riche en réflexion, en partage chaleureux d’expériences et de propositions.
Ce n’est pas étonnant à la lecture des biographies des panélistes.
Des femmes et des hommes, inspirant·es, aux parcours impressionnants et à l’engagement profond pour les droits humains universels des femmes et pour la parité, 50/50 dans tous les espaces et systèmes de prise de décisions.
La Recommandation 40 de la CEDAW/CEDEF (Comité pour l’élimination de la discrimination contre les femmes) est très importante parce qu’elle pose le cadre normatif essentiel pour la participation des femmes à la vie citoyenne.
Et cela commence évidemment par leur existence légale grâce à un état civil fiable. L’état civil est la pierre angulaire d’une démocratie, puisque sans existence légale, on n’a aucun droit. Le fait que dans de nombreux pays, les femmes ne puissent toujours pas transmettre leur nationalité à leurs conjoints ou à leurs enfants est un déni de démocratie.
La CEDEF, les conclusions agréées des Commissions de la Condition des femmes (CSW/CCF), la Plateforme d’Action de Pékin, les OMD et les ODD ont permis des avancées des droits des femmes.
Mais dans aucun pays du monde l’égalité en droits, devoirs et dignité entre les femmes et les hommes est une réalité.
il reste encore beaucoup à faire pour révéler le potentiel des femmes, et des filles, à travers le monde et pour leur permettre d’influencer les prises de décisions.
Il est temps de passer à l’acte et de renverser la table. Là où les décisions se prennent les femmes doivent être présentes. Il n’est plus question de définir des politiques pour les femmes, mais avec les femmes, présentes et décisionnelles à la table des négociations.
Le moment est venu de faire de l’égale représentation des femmes et des hommes dans les systèmes de décision un principe d’organisation et pas seulement un objectif.
Accélération, mobilisation et innovation sont indispensables pour atteindre les objectifs du développement durable.
Pour ce faire, des changements structurels au sein des sociétés sont indispensables. Il faut encore travailler sur les institutions et leur culture.
Tous les domaines et espaces ont été analysés : politique, juridique, financier, économique, culturel et sportif.
Les chiffres sur la participation des femmes à la vie politique sont clairs. Nous sommes loin de l’égalité, aussi bien au niveau parlementaire qu’au niveau des exécutifs
Une éducation égalitaire dès le plus jeune âge où les filles ne sont pas enfermées dans le « syndrome de l’imposteur » et qui leur ouvre, comme aux garçons, tous les champs des possibles en fonction de leurs aptitudes et goûts est indispensable.
L’absence d’exemples, de rôles modèles auxquels les jeunes pourraient s’identifier l’impact de la représentation des femmes dans les médias, les stéréotypes fondés sur le sexe largement perpétués à la télévision, sur l’internet et dans la presse écrite, tout ceci procède au maintien d’une vision patriarcale archaïque. Toutes ces représentations nourrissent l’IA qui les reproduit et les amplifie.
La représentation égale et inclusive des femmes dans les systèmes de décision s’inscrit dans l’universalité des droits et dans la réponse aux enjeux de notre temps.
Et d’en faire également une réponse structurelle face aux mutations stratégiques du monde d’aujourd’hui, qu’il s’agisse des changements climatiques, des migrations, de la transition numérique, des crises sanitaires, des conflits, de l’insécurité, ou encore de l’extrémisme politique ou religieux.
En conclusion, un extrait du courrier de remerciements du bâtonnier de Lyon : « Nous vous adressons nos félicitations pour cet événement qui a été marquant à plusieurs titres : par la qualité des intervenants de premier plan, par la présence des participants que vous avez su mobiliser et par son organisation au sein même de l’Office des Nations Unies à Genève. L’importance des sujets abordés, la présence de personnalités de l’OIF et de ministères en justifiait la tenue dans une telle institution. »
Le colloque a réuni 274 personnes, provenant de 22 pays de 4 continents, Ambassadeurs et membres des représentations permanentes à l’ONU Genève, anciennes ministres, parlementaires de France, Belgique, Cameroun, Suisse, membres de CESE, représentants d’institutions internationales (Haut-Commissariat des Nations Unies et OMS), ONG internationales et associations. Mais aussi 53 étudiantes et étudiants de collèges, lycées et universités ainsi que plusieurs stagiaires d’institutions et représentations permanentes à l’Office des Nations Unies à Genève.
Le public a été présent du début jusqu’à la fin de 10h à 18h, une standing ovation a conclu la journée. Une salle pleine lors des réunions des ONG ne s’était plus vue depuis le COVID, selon les responsables de l’ONUG.
Cette initiative a bien répondu aux objectifs de Regards de femmes et à la demande de l’OIF : construire un espace démocratique francophone où l’égalité et la participation des femmes sont des piliers du développement durable et de la cohésion sociale.
Retrouvez sur la chaine Youtube de Regards de Femmes les interviews Regards de Femmes réalisés pendant le colloque.