Clôture

Fabienne Reuter, Déléguée Générale Wallonie-Bruxelles à Genève :

Je remercie Regards de femmes, l’APF et les participants. Je crois profondément que sans ces initiatives, rien n’avancerait. Un monde juste ne peut exister que si des femmes et des hommes courageux les portent et se mobilisent. Ce qui m’impressionne, ce sont les expériences de chacun et chacune. Il y a des constats dramatiques, mais aussi des solutions.

On ne m’a pas demandé d’intervenir en tant que Belge. Pour la Belgique, les droits de l’Homme et les droits de l’enfant sont la priorité.

Par rapport aux organisations internationales, je veux revenir sur les 30 ans de la Convention. Elle est très importante. Cela fait 30 ans que des hommes et des femmes y travaillent. J’ai été en poste en Roumanie où j’ai rencontré des gens extraordinaires, lassés de voir que les objectifs de la Convention n’étaient pas atteints. Il n’y a qu’en se fédérant qu’on atteindra les objectifs. C’est en se fédérant en Roumanie qu’une offensive a été lancée (il faut savoir se battre pour les valeurs que l’on veut prôner) avec le Sénat, le Parlement, le gouvernement, les organisations gouvernementales, la société civile, les enfants… Les enfants doivent parler. Il y a une vraie conscience, une responsabilisation. Rien ne peut aller sans l’autre : les gouvernements ont besoin de la société civile. On est dans cette relation indispensable de pouvoirs qui discutent avec la société civile et les individus, c’est extrêmement important. C’est un embryon. On sera plus nombreux l’année prochaine avec les enfants. Je suis très heureuse d’être ici. Ce qui nous caractérise, c’est que nous ne sommes pas les seuls, c’est la force, la vigilance, le courage et la détermination. Votre courage était remarquable. Merci de ce que vous m’avez appris. Nous nous battrons à vos côtés, merci.

SEM. Henri Monceau, Ambassadeur, Représentant permanent de l’OIF à l’ONU Genève.

J’exprime  toute ma gratitude pour votre travail à tous, votre présence à Genève aujourd’hui. C’est le siège des NU qui s’est vu impartir la mission, parmi les trois grandes missions qu’il s’est fixées, les droits humains sont spécifiques à Genève mais il y a aussi le UNHCR, CICR, les organisations dont on n’aurait moins l’idée de les associer à la thématique mais qui jouent un rôle important : OI de la propriété intellectuelle, CNUCED, OMS, … Genève est la cuisine de ce qui se déguste à NY, mais il faut le faire sur ce thème là-aussi. Ce combat est fondamental, l’Organisation Internationale  de la Francophonie se jette corps et bien dans ce combat qui est essentiel car :

1) C’est le 1er enjeu en matière de Droits de l’Homme et ces derniers sont le socle sur lequel doit se bâtir une conception universelle et intégrée de la communauté internationale. L’enjeu de ces personnes que sont les enfants et ceux devenus grands est fondamental.

2) C’est la condition indispensable pour le développement.

3) Enjeu politique fondamental pour le temps présent et à venir : celui des données. On en parle beaucoup au sujet du numérique, impression qu’elles nous échappent et ce n’est pas toujours infondé. On voit aujourd’hui des organisations qui ne sont pas les pouvoirs publics, pas transparents, qui capturent ces données et on peut dire que souvent l’Etat, les pouvoirs publics ont perdu la main sur la question de l’administration des données et ce combat est fondamental en ce sens. Par rapport à l’enjeu essentiel que constitue les fondements de demain,  nous devons être des acteurs engagés.

Laurent Dejoie a précisément indiqué l’élément essentiel, c’est la conjonction d’une volonté politique et de possibilités technologiques. M. Krabal a été très clair et les autres orateurs aussi, comme la Secrétaire Générale de la Francophonie. SE Madame Mushikambo a pour ambition forte d’inclure tous les jeunes de l’espace francophone, elle parle de la jeunesse africaine, dont l’âge médian est de 19,5 ans. Si on parle de la zone sahélienne, l’âge médian s’abaisse à 15,5 ans donc l’enjeu est fondamental. Ainsi ces nombres sont d’autant plus révélateurs qu’il y a beaucoup de jeunes sur ces territoires. Cela commence avec la question de l’identité. La conférence ministérielle de la francophonie a décidé que le thème du sommet de Tunis en décembre prochain (50e anniversaire de l’Organisation) sera la connectivité dans la diversité avec comme objectif le numérique en faveur de l’inclusion et du développement pour les jeunes et les femmes. C’est pour cela que bien sûr nous sommes totalement parties prenantes du cadre 2019-2022 de l’APF (espace avec zéro enfant sans identité). Il est nécessaire de rester présents à Genève et nous nous organiserons en mars prochain pour la 43e session du Conseil des Droits de l’Homme qui est celle, protocolairement la plus importante, où cet enjeu sera mis sur la table avec tous les acteurs multilatéraux.

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