Une délégation de 4 responsables de Regards de femmes, Cathy Bonnard Christiane Large, Florence Caron et Michèle Vianès, a participé à l’ONU New-York à la 69ème Commission de la Condition des Femmes (CCF/CSW69).

Cette année, 30 ans après la Convention de Pékin, la CSW69 a été consacrée à l’évaluation du respect par les États de l’application du Programme d’action de Pékin, adopté par 189 pays, projet le plus visionnaire en matière des droits des femmes.
La célébration des 25 ans des résolutions « Femmes, paix et Sécurité », a été nécessaire dans le contexte actuel où les femmes subissent les très nombreux conflits armés et ne sont pas présentes à la table des négociations.
À cinq ans de l’échéance des Objectifs de développement durable pour 2030, la communauté internationale s’est également réunie cette année pour effectuer « une évaluation des défis actuels qui affectent la mise en œuvre du programme d’action et la réalisation de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes ».
Dès l’ouverture, l’insuffisance des progrès pour les droits humains universels des femmes a été dénoncée.
Pour Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes, les femmes et les filles sont silencées, leur potentiel est nié. Non seulement trop de filles n’ont pas accès aux droits humains, mais toutes les 10 minutes, 1 fille est tuée par sa famille.
Il est indispensable de proposer des solutions pour étendre les opportunités. L’égalité Femmes/hommes est le fondement des Droits humains.
Sima Bahous propose des actions-clés pour que les femmes soient libérées de la pauvreté et des violences, pour que la technologie accélère l’égalité femmes/hommes et a rappelé « quand les femmes sont présentes à la table des négociations le monde change »
Les femmes doivent prendre leur place partout et tout le temps.
La France, par la voix de la ministre Aurore Bergéa appelé « à une accélération de notre engagement international. Nous devons agir, ici et maintenant, pour la liberté des femmes.
Parce que l’histoire nous l’enseigne, les droits des femmes ne progressent jamais seuls et ils ne progressent pas toujours en ligne droite. Ils avancent quand nous les défendons. Ils tiennent quand nous refusons de plier. »
Comme lors de la CSW68, des reculs sont enregistrés : regain du poison du patriarcat, technologies biaisées en faveur des hommes, inégalités persistantes, violences dans les conflits.
Face aux pays ayant un agenda hostile aux droits des femmes, réunis dans le consensus de Genève, la France propose des coalitions-pays, thématiques, pour faire avancer les droits universels des femmes.
La France appelle à une nouvelle ère pour la diplomatie féministe et a parlé au nom des 17 pays qui la compose actuellement.
Voici le lien de la déclaration d’Aurore Bergé.
Lors de la CSW69, l’accent a été mis sur les violences envers les femmes et les filles, y compris les cyberviolences, la cyber-prostitutions les trafics d’êtres humains, la soumission chimique, les violences d’état, notamment l’apartheid sexué.
Lors de l’introduction Aurore Bergé a précisé :
« Si j’ai fait le choix de ce thème des cyberviolences sexistes et sexuelles pour notre événement, c’est précisément parce que nous savons combien les outils numériques présentent des menaces grandissantes pour les femmes et les filles, là où ils pourraient surtout représenter des leviers puissants de protection, de liberté et d’émancipation. »
Pour la vice-bâtonnière de Paris, Vanessa Bousardo il est nécessaire de « définir les combats que nous voulons mener pour les gagner. »
Deux des combats de Regards de femmes : inciter tous les pays à appliquer les normes définies par la RG 40 et faire reconnaitre au niveau international l’apartheid fondé sur le sexe comme crime contre l’humanité, ont fait l’objet de nos ateliers pendant la CSW69.
Le premier à la Représentation permanente de la Francophonie : « RG 40 : Parité femmes/hommes dans tous les espaces et systèmes de prise de décisions », le second au CCUN « Apartheid fondé sur le sexe : crime contre l’humanité.» Comme le dit si bien Nicole Ameline « La parité double l’intelligence du monde .»
Des associations de 16 pays y ont assisté, aux côtés de parlementaires Belges, Françaises, Ivoiriennes, Québécoises, de membres du CESE CI, de responsables de missions auprès de l’ONU New York et d’entités internationales.
Lors de l’évènement de la Côte d’Ivoire, de l’Union Africaine et de la CEDEAO « 30 ans après Pékin, les droits de la femme : Bilan et cas pratiques, j’ai été invité à intervenir sur la RG 40 son impact dans le cadre de l’autonomisation des femmes et des filles.

Malgré le contexte de régression, la montée des « anti-femmes » (Diane Keita FNUAP), la déclaration finale réaffirme et souligne que « l’application intégrale, effective et accélérée de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et le respect des obligations découlant de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ont des effets synergiques en ce qui concerne la réalisation de l’égalité des genres et l’avancement de toutes les femmes et les filles, ainsi que la pleine et égale jouissance de tous leurs droits humains et de leurs libertés.»
La délégation de la France, conduite par la ministre Aurore Bergé, a été très écoutée et très attendue.
Comme chaque année, le petit déjeuner organisé le premier jour par la ministre des Droits des femmes et l’Ambassadeur de France, à la Mission Française, est un évènement important pour être informée des discussions la CSW.
Chaque association a 2 minutes pour se présenter.
Pour Regards de femmes, j’ai rappelé que nous sommes une association féministe, laïque, universaliste et abolitionniste et ai présenté brièvement nos évènements.
Une importante délégation parlementaire conduite par Guillaume Gouffier-Valente présente les 3 premiers jours, a invité le dimanche soir la société civile pour échanger sur la CSW69 et a participé aux évènements des États et des ONG. Les députées, Julie Delpech, Sandrine Josso, Céline Thiébault-Martinez et la sénatrice Laurence Rossignol étaient présentes aux évènements de Regards de Femmes.